Au début il y a l’accueil, le lieu précède l’activité, les « Moyens du Bord » c’est d’abord un lieu « ouvert à quiconque passera le pas de la porte » écrivions nous en 2002 à la création de l’association.
L’ennui, la solitude sont susceptibles de provoquer des ravages. Les « Moyens du Bord » visent à faire renaître le désir, voir la volonté de penser d’exister, de rêver, ils visent à re-lier ce qui a été séparé, éloigné voir rejeté.
En 2006, l’association Les Moyens du Bord devient un GEM (Groupe d’Entraide Mutuelle), petites structures cogérées par les adhérents, financées par l’ARS dans le cadre de la loi du décret du 28 août 2015 et de la loi sur l’égalité des chances et de compensation du handicap de février 2015 et de part leur fragilité, épaulées par un parrain. Les Moyens du Bord ont choisi l’APAJH, dont un membre siège à son Conseil d’Administration.
La pratique artistique forme un territoire privilégié toujours à conquérir, nous proposons à tous d’investir ce territoire, nous avons crée en 2002 un lieu d’échanges culturels fondé sur l’intersubjectivité et l’interculturalité permettant à chacun d’accéder à la reconnaissance sociale par le biais de la création, permettant d’éduquer son regard, d’élargir son potentiel créatif. Il ne s’agit pas de faire de tout citoyen un « artiste » mais bien d’expérimenter, d’à nouveau se risquer sur un territoire commun, celui de l’expérience esthétique chargée de sens pour la personne. Il s’agit de s’engager dans un processus susceptible d’exprimer sa singularité. Singularité d’autant plus remarquable qu’elle s’appuie sur un collectif que les personnes ont contribué à créer, il ne s’agit pas de rentrer dans un groupe, le collectif est construit par les participants, lesquels sont actifs dans la création au lien et du lien. Cette dynamique va permettre à chacun de trouver sa place et non pas d’occuper celle qu’on aurait choisie pour lui.
La dynamique du collectif n’est pas spontanée, elle suppose une organisation, une co-gestion c’est celle-ci qui va permettre la responsabilisation et rendre chacun décisionnaire à sa mesure.
Cette effervescence artistique et culturelle ne saurait par ailleurs se passer d’une proximité avec la nature. Depuis 2008, nous cultivons une double parcelle de jardins ouvrier. Ce lieu est également un espace de vivre ensemble, on y cuisine la production, on y reçoit des artistes et spectateurs lors de la « Saison culturelle au jardin », pour se cultiver autrement.